
merveille, un Speed en français est créé
Six joueurs plus grands et plus puissants que moi, regroupés dans une alliance que nous appellerons Sat-ima pour ne pas trop leur faire honte, pleurnichaient que j'eus attaqué l'un et que je me défendis contre un autre avec le soutien d'un voisin ami. Ce ne sont que des Assis, comme disait Rimbaud.
Les Assis
Noirs de loupes, grêlés, les yeux cerclés de bagues
Vertes, leurs doigts boulus crispés à leurs fémurs,
Le sinciput plaqué de hargnosités vagues
Comme les floraisons lépreuses des vieux murs ;
Ils ont greffé dans des amours épileptiques
Leur fantasque ossature aux grands squelettes noirs
De leurs chaises ; leurs pieds aux barreaux rachitiques
S'entrelacent pour les matins et pour les soirs !
Ces vieillards ont toujours fait tresse avec leurs sièges,
Sentant les soleils vifs percaliser leur peau
Ou, les yeux à la vitre où se fanent les neiges,
Tremblant du tremblement douloureux du crapaud.
Et les Sièges leur ont des bontés : culottée
De brun, la paille cède aux angles de leurs reins ;
L'âme des vieux soleils s'allume emmaillotée
Dans ces tresses d'épis où fermentaient les grains.
Et les Assis, genoux aux dents, verts pianistes,
Les dix doigts sous leur siège aux rumeurs de tambour,
S'écoutent clapoter des barcarolles tristes,
Et leurs caboches vont dans des roulis d'amour.
- Oh ! ne les faites pas lever ! C'est le naufrage...
Ils surgissent, grondant comme des chats giflés,
Ouvrant lentement leurs omoplates, ô rage !
Tout leur pantalon bouffe à leurs reins boursouflés.
Et vous les écoutez, cognant leurs têtes chauves
Aux murs sombres, plaquant et plaquant leurs pieds tors,
Et leurs boutons d'habit sont des prunelles fauves
Qui vous accrochent l'oeil du fond des corridors !
Puis ils ont une main invisible qui tue :
Au retour, leur regard filtre ce venin noir
Qui charge l'oeil souffrant de la chienne battue,
Et vous suez pris dans un atroce entonnoir.
Rassis, les poings noyés dans des manchettes sales,
Ils songent à ceux-là qui les ont fait lever
Et, de l'aurore au soir, des grappes d'amygdales
Sous leurs mentons chétifs s'agitent à crever.
Quand l'austère sommeil a baissé leurs visières,
Ils rêvent sur leur bras de sièges fécondés,
De vrais petits amours de chaises en lisière
Par lesquelles de fiers bureaux seront bordés ;
Des fleurs d'encre crachant des pollens en virgule
Les bercent, le long des calices accroupis
Tels qu'au fil des glaïeuls le vol des libellules
- Et leur membre s'agace à des barbes d'épis.
Arthur RIMBAUD, Poésies 1870-1871
Si Damona apparaît fréquemment aux côtés de Borvo, elle est parfois représentée en compagnie du dieu Moritasgus (Alise-Sainte-Reine), du dieu Bormo (Bourbon-Lancy) ou du dieu Albius (Aignay-le-Duc) ou bien avec plusieurs d'entre eux à la fois (Bourbonne-les-Bains), et plus tardivement avec Apollon, ce qui lui laisse supposer un caractère polyandre. Les dieux gaulois n'ont pas originellement de parèdre2, et l'on trouve Damona représentée seule à plusieurs occasions (Bourbonne-les-Bains, Rivières).
Tout comme Sirona, elle apparaît souvent avec un épi de blé et un serpent ; symbole que l'on présume liés à la fertilité et à la guérison, respectivement3. Pour Albert Grenier, « Ces déesses n'ont guère de caractère propre ; elles ne semblent que la personnification féminine de la divinité à laquelle elles sont associées4 ».
Les lieux de cultes à la déesse sont le plus souvent des sources au pouvoir curatif. Les quatre inscriptions de Bourbon-Lancy indiquent qu'elle a la faculté de visiter le pèlerin en rêve et de le guérir. Mais le plus souvent il est invité à se baigner dans l'eau de la source.
Son culte est attesté dans une zone correspondant à la Bourgogne actuelle ainsi qu'en Charentes (inscription lapidaire de Saintes).
Son nom qui signifie « Grande Vache » (du gaulois damo : bœuf), est à rapprocher de Boand, la déesse de la prospérité, des Tuatha Dé Danann, dans la mythologie celtique irlandaise.
Son équivalent en Grande-Bretagne est Arnemetia dont le nom signifie « celle qui est dans le sanctuaire » ; la racine nemet, qui a le sens de sacré, se retrouve dans Nemed et Nemeton.
Pour moi, elle est aussi la fameuse Vouivre de Marcel Aymé. J'ai souvent croisé des Damona… Ma préférée, peut-être : Damona Louise Brooks.
Selon Wikipédia, Dans la mythologie celtique gauloise, Borvo (Bormo, Boramus ou Borvoni) est un dieu guérisseur dont le théonyme se décompose en "berw": chaud, ardent, bouillant et "von" : fontaine. Il est connu par des inscriptions de l’époque gallo-romaine et un certain nombre de toponymes tels que La Bourboule, Bourbonne-les-Bains, Bourbon-l'Archambault et Bourbon-Lancy en France ainsi que Burtscheid et Worms en Allemagne. Le nombre de ces toponymes atteste la diffusion et l’importance du culte voué à cette divinité des sources thermales. Borvo est considéré comme l'équivalent celte du dieu grec Apollon. Sa parèdre est Damona dont le nom signifie « Grande Vache », (elle aussi appelée Bormona), qui n’est pas sans rapport avec Boand des Tuatha Dé Danann de la mythologie irlandaise.